Louis ROLLAND
Né le 18 février 1917 à Louargat, fils de Guillaume et de Marie Rose QUELEN, célibataire, demeurant au Cruguil en Louargat, musicien professionnel, atteint d'une grave cécité depuis l’âge de 11 mois.

Il fréquenta très peu l'école publique de Louargat.

Il suivi pendant 10 ans une scolarité à l’Institut La Persagotière, 30 rue du Frère Louis à Nantes (Loire-Inférieure ; Loire-Atlantique). Ecole spécialisée pour les enfants présentant un handicap.

Après le décès de ses parents, il vint vivre chez son oncle (qui fut cheminot gare de l’Est à Paris) et sa tante, la famille ROLLAND était installée au Cruguil en Louargat.

En fait, il était musicien professionnel, animant toutes sortes de bals populaires, de noces en particulier, son cousin QUELEN l'accompagnait dans ses déplacements.

Durant l'occupation, le 3 juin 1943, les gendarmes de la brigade de Belle-Isle-en-Terre de passage au Christ en Louargat entendirent le son d'un accordéon provenant d'un champ voisin, il se rendirent sur place et constatèrent la présence d'une centaine de couples dansant au son de l'accordéon.

Louis ROLLAND leur déclara : "à la demande de nombreux jeunes gens, j'ai organisé un bal il y a environ une demi heure, les entrées étaient gratuites, par contre j'ai fait une quête qui m'a rapporté une centaine de francs environ. Je sais bien que les bals sont interdits, mais je suis aveugle et n'ai aucun moyen d'existence".

Les gendarmes de la brigade de Belle-Isle-en-Terre dressèrent un procès-verbal.

Le 19 mars 1944, un bal clandestin fut organisé dans une carrière à Ker-Henry en Gurunhuel par Louis ROLLAND, une centaines de couples y participèrent, après deux ou trois danses, les gendarmes de la brigade de gendarmerie de Belle-Isle-en-Terre intervinrent et dressèrent un procès verbal, confisquant l’accordéon de Louis ROLLAND.

Louis ROLLAND invoqua par une lettre au préfet des Côtes-du-Nord sa situation, souhaitant ne pas vivre dépendant financièrement de ses parents.

Par autorisation exceptionnelle du préfet Louis ROLLAND retrouva son instrument confisqué le 19 mars 1944 par les gendarmes de la brigade de gendarmerie de Belle-Isle-en-Terre.